Droit d’expression des élus #10 – “Écho” n° 154 – Mai 2023

Voici donc que l’été s’approche à grands pas. Les premiers champs sont fauchés tandis que les sarments de vigne se dressent fièrement dans leurs rangées. Les températures grimpent et, par moments, s’installe une douce torpeur. Même si les nouvelles tragiques des guerres en Europe et en Afrique continuent de venir jusqu’à nous, même si l’inflation grève nos budgets, cette période reste traditionnellement celle où l’on commence à relâcher un peu, à se projeter déjà dans des vacances à venir.Or, nous le savons, l’été est aussi ce moment où, des pays entiers jusqu’aux petits villages, certains dirigeants mettent à profit l’ambiance de légèreté pour faire passer des mesures que l’on ne découvrira qu’à la rentrée, quand il sera trop tard. Ou pour organiser des concertations qui, ainsi, ne devraient connaître qu’une participation limitée. Que voulez-vous ? Il est difficile de mobiliser quand il fait 35° à l’ombre !
Pourtant, l’an dernier, fin juin, c’est un nombre considérable d’habitants qui a, de nouveau, exprimé son refus de la Z.A.C. C’est aussi au cœur de l’été que les habitants ont largement soutenu la demande de consultation pour avis des électeurs. Balayée d’un revers de vote par la liste majoritaire…
Presque un an après, nous avons pu voir des feux de forêts particulièrement précoces et sommes très vraisemblablement à l’aube d’une sécheresse majeure. Force est désormais de constater que ceux qui nous alertaient sur les tensions des ressources en eau avaient raison.
Cela pousse-t-il pour autant la majorité, M. Le Maire en tête, à reconsidérer sa position ? Visiblement non !
Mais il est vrai que dire que tout va bien est tellement agréable ! Montpeyroux est un magnifique village ? C’est incontestable. Alors, pour tout discours, gargarisons nous à le répéter ! « Tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles » aimait à ressasser le piètre philosophe Pangloss dans le Candide de Voltaire…
Et, plutôt que de laisser émerger un sain débat démocratique, il est bien plus confortable, au moindre problème qui surgit, de manier un étouffoir aux vertus lénifiantes. Quitte, pour la première fois (!), à ne pas publier dans l’ Écho le compte-rendu d’un conseil municipal1.
Ainsi l’image trompeuse du consensus est-elle préservée. Caricaturale et fade comme les images d’Épinal.

Françoise et Félix Luschka, élus de « Montpeyroux pour tous »

1 CM du 29/09/2022 au cours duquel été approuvé le dossier de création de la Z.A.C. – Disponible sur notre site : https://montpeyroux-pour-tous.fr

Droit d’expression des élus #9 – “Écho” n° 153 – Février 2023


Comme 2022, cette nouvelle année semble débuter sous de mauvais auspices : une inflation, prévue (voir Écho n°150) mais qui commence à produire ses premiers vrais effets sur nos portefeuilles, un vaste mouvement social lié à la réforme des retraites, un tremblement de terre particulièrement meurtrier en Turquie et en Syrie, sans compter la menace d’une nouvelle offensive d’ampleur en Ukraine… Pour le dire franchement : prendre des nouvelles du pays et du monde est particulièrement peu réjouissant en ce moment. D’aucuns ne manquent d’ailleurs pas de profiter de ces événements pour attiser les tensions, tenter de diviser en désignant l’ « autre », supposé étranger à notre société, comme responsable de tous nos maux (la palette des pays d’origine de cet « autre » changeant étonnamment au gré des événements !) ou encore en stigmatisant quelqu’un qui, tout simplement, ne partage pas les mêmes idées.
C’est dans ce genre de situations où les problèmes macroéconomiques croisent les vastes enjeux géopolitiques que la ruralité de notre village montre toute l’ampleur de son rôle protecteur. Nous avions déjà évoqué le sujet : le simple fait de se connaître, même superficiellement, de ne pas se côtoyer dans un anonymat froid constitue un frein naturel à la prolifération d’idéologies mortifères. Et c’est ce qui nous permet de nous retrouver lors de festivités comme, par exemple, celles organisées en ce début d’année (vœux du Maire, repas des aînés…). Chacune, chacun a son point de vue personnel sur tous les sujets mais le « faire village » l’emporte et évite que les dissensions venues de l’extérieur ne s’installent durablement. Ni leurs lots de débordement en tout genre.
C’est une chance que de pouvoir vivre une telle ruralité car, nous le savons, il en va tout autrement dans les milieux urbains où l’accroissement des violences apparaît comme le fruit de l’extension géographique.
Le siècle dernier a été celui de l’attractivité des villes, celui où l’on célébrait la ville comme exemple et où l’on demandait aux villages de s’inspirer de leur fonctionnement.
Peut-être ce XXIe siècle sera-t-il celui où l’on cessera de prôner l’agrandissement sans fin des communes pour privilégier la qualité du lien social. Où ce lien social, résolument inscrit dans une prise en compte du monde extérieur, protègera des méfaits des propagandes haineuses, d’où qu’elles puissent venir.
Qui sait si cela se produira ? Personne. Mais on peut l’espérer, en tout cas. Et y travailler.

Ce tableau pourrait paraître un bilan bien sombre et pourtant, la fin d’année apporte aussi de belles perspectives : d’abord, on a vu que, dans plusieurs pays, les électeurs ont su marquer leur refus des solutions extrêmes et accorder leur vote à des candidats qu’ils jugeaient plus respectueux des institutions. Ils ont ainsi refusé de capituler devant le pire. Ensuite, on constate que, malgré les premières conséquences directes de la guerre comme l’inflation et la hausse des prix, les grandes démocraties maintiennent un soutien ferme à l’Ukraine face à l’agression meurtrière dont elle fait l’objet. Autant de signes d’espoir.
Finalement, qu’il s’agisse de climat, de démocratie ou de solidarité : tout n’est qu’une question de choix. Alors, pour ceux que nous aurons à faire en 2023, n’oublions pas l’héritage laissé aux générations à venir.

Françoise et Félix Luschka, élus de « Montpeyroux pour tous »

[Site : https://montpeyroux-pour-tous.fr – Courriel : montpeyrouxpourtous@gmail.com]

Droit d’expression des élus #8 – « Écho » n° 152 – Novembre 2022


Les fêtes de fin d’année approchent. Après un été exceptionnellement chaud et qui s’est prolongé jusque fin octobre, les températures ont enfin entamé leur déclin, nécessaire à une bonne reconstitution de la nature. Mais gardons-nous d’oublier trop vite cet été caniculaire, marqué par la sécheresse et les restrictions d’eau. Parce que les spécialistes du climat sont unanimes : de tels épisodes vont, non seulement se reproduire mais être de plus en plus fréquents. Et, dans les années à venir, la problématique de l’eau ne cessera de s’imposer. Nous l’avions largement abordée lors de la campagne des municipales en affirmant que l’eau deviendrait, au XXIe siècle, l’ « or transparent » tout comme le pétrole est devenu l’ « or noir » au siècle dernier. Avec des répercussions multiples, tant au niveau individuel qu’au niveau collectif, jusque dans l’économie viticole. Certes, Montpeyroux a une ressource qui apparaît aujourd’hui comme conséquente. Son réseau d’eau potable est d’ailleurs interconnecté avec ceux de villages voisins, permettant ainsi une louable solidarité : si un village manque d’eau, les autres font en sorte de pallier ce manque. Mais il est évident, désormais, que les restrictions vont se multiplier dans les années à venir. Tellement évident que nous cherchons de nouveaux captages pour faire face à la croissance ! Un peu comme on cherchait, il n’y a pas si longtemps, de nouveaux puits de pétrole au lieu de réfléchir aux économies d’énergie…

Ce tableau pourrait paraître un bilan bien sombre et pourtant, la fin d’année apporte aussi de belles perspectives : d’abord, on a vu que, dans plusieurs pays, les électeurs ont su marquer leur refus des solutions extrêmes et accorder leur vote à des candidats qu’ils jugeaient plus respectueux des institutions. Ils ont ainsi refusé de capituler devant le pire. Ensuite, on constate que, malgré les premières conséquences directes de la guerre comme l’inflation et la hausse des prix, les grandes démocraties maintiennent un soutien ferme à l’Ukraine face à l’agression meurtrière dont elle fait l’objet. Autant de signes d’espoir.
Finalement, qu’il s’agisse de climat, de démocratie ou de solidarité : tout n’est qu’une question de choix. Alors, pour ceux que nous aurons à faire en 2023, n’oublions pas l’héritage laissé aux générations à venir.

Françoise et Félix Luschka, élus de « Montpeyroux pour tous »

Droit d’expression des élus #7 – « Écho » n° 151 – Septembre 2022


Jeudi 11 août a eu lieu un conseil municipal et il y a été présenté la demande de « consultation pour avis des électeurs » impulsée par le collectif « Montpeyroux Sans Z.A.C. », dont nous faisons partie et que nous soutenons en tant qu’élus. La « consultation pour avis des électeurs » fait, avec le référendum, partie des outils de démocratie locale mis à la disposition des citoyens. Les différences entre un référendum local et une telle consultation peuvent être résumées ainsi : un référendum ne peut se faire que sur l’initiative du Maire mais son résultat s’impose. Il constitue donc un vrai risque pour un Maire car il doit alors mettre à exécution le choix des électeurs. La consultation, elle, peut se faire sur l’initiative des électeurs et sa demande doit alors obligatoirement être mise à l’ordre du jour du prochain conseil municipal. Mais, cette fois-ci, le résultat ne vaut que comme un simple avis et non comme une décision. Néanmoins, elle permet au conseil, de « prendre la température » de la population sur un sujet important.
Il s’agissait, pour le collectif, de vous permettre de donner votre avis sur la création du nouveau quartier des « Prés de la Dysse » et ses 81 nouveaux logements, dont 45 pavillons, à l’entrée du village. Or cette démarche a été disqualifiée d’entrée de jeu par M. le Maire : les membres du collectif vous auraient mis la pression pour arriver à leurs fins et parvenir à déposer cette demande officielle (!). M. Le Maire a également dit que la création du nouveau quartier faisait partie du programme de sa liste aux élections et que personne n’avait alors fait de remarques particulières… Nous avons eu beau tendre la main en proposant la création d’un groupe de travail ouvert à tous les habitants pour « revoir la copie » de cette Z.A.C., nous avons eu beau souligner la nécessité de prendre un peu de temps pour réfléchir avec la population, rien n’y a fait ! Et c’est au terme d’un débat souvent houleux, ponctué d’invectives et d’attaques personnelles contre nous, que M. Le Maire et son équipe ont choisi de ne pas organiser ce vote pour recueillir votre avis. Pourtant, dans ses vœux de janvier 2021, M. Le Maire avait bien écrit : « Pour ce qui est des projets, nous allons nous pencher sur la Z.A.C. de la Dysse qui va faire l’objet d’un long dossier administratif et technique, vous en serez informés au fil de son évolution et vous en serez consultés ».
Nous vous invitons vivement à écouter le conseil municipal (https://montpeyroux-pour-tous.fr) pour comprendre comment cela s’est passé et vous faire votre propre opinion.

(Pour information : Sachez que le fonctionnement de l’ « Écho » veut que M. le Maire dispose de notre texte plusieurs jours avant sa parution. Il peut ainsi, à sa guise, en tenir compte pour adapter son éditorial… )

Félix et Françoise Luschka, élus de « Montpeyroux pour tous »

Droit d’expression des élus #6 – « Écho » n° 150 – Mai 2022


D

ans le dernier numéro de « L’Écho », nous nous demandions si notre continent allait de nouveau connaître la guerre. Malheureusement, nous savons désormais ce qu’il en est : une nouvelle folie ex- pansionniste, qui s’est développée à bas bruit et dans l’indifférence quasi-générale, vient d’ensanglan- ter une Ukraine si proche de nous ! Et la menace du recours à l’arme atomique a rappelé, à ceux qui pouvaient l’oublier, que nous sommes, tous, indissolublement liés, où que nous vivions. Aucun pays, aucune ville ne peut se voir comme une sorte de « village d’Astérix », entouré d’une clôture protégeant du reste du monde.
Depuis le 24 février, et en l’espace de quelques jours, des noms autrefois inconnus nous sont devenus familiers : On connaissait Kyiv mais bien moins Soumy, Louhansk, Donetsk, Kharkiv, Zaporijia… Sans compter Boutcha et Marioupol, en passe d’entrer dans les pages les plus tragiques des manuels d’Histoire.
Nous sommes, certes, touchés par ce qui arrive au peuple ukrainien mais cela a aussi des conséquences sur notre pays, notre région, notre village. La vague meurtrière et destructrice qui s’est abattue sur l’Ukraine prive le monde d’une part essentielle de ses ressources alimentaires. Ce qui va, et ce n’est un secret pour personne, provoquer une augmentation des prix de certains produits de base, parfois de façon considérable.
Or, on le sait, lorsque la crise, surtout alimentaire, frappe un pays, elle est l’occasion d’une visibilité accentuée des partisans du repli sur soi, de ceux qui ne trouvent comme seule solution à leurs problèmes que de rejeter la faute sur l’autre, le différent, l’étranger. Rappelons-nous, alors, que les conséquences seront, en France, bien moindres qu’ailleurs. Que la famine ne nous guette pas, ici à Montpeyroux, contrairement à bien des villages en Afrique ! Rappelons-nous aussi que, contrairement aux grandes communes, notre ruralité nous protège : on se connaît davantage ! On peut s’apprécier plus ou moins mais lorsque, comme on dit, on « entre dans le dur », les petits différents s’estompent et la solidarité s’exerce dans ce qu’elle a de plus essentiel.
Nous avons donc beaucoup de chance mais ce qui se passe en Ukraine nous montre qu’il n’est décidément plus possible, désormais, de nous satisfaire de notre confort et de détourner notre regard du reste du monde

Félix et Françoise Luschka, élus de « Montpeyroux pour tous »

Droit d’expression des élus #5 – « Écho » n° 149 – Février 2022


Nous espérions, en décembre, que 2022 soit placée sous le signe de la solidarité durable. Force est de constater que cette nouvelle année semble démarrer sur une tonalité bien différente : les bruits de botte se font à nouveau entendre en Europe et, à l’heure où nous écrivons ces lignes, nul ne sait encore si, à deux petites heures de vol de notre village, une guerre éclatera en Ukraine. En France, ce sont des discours de plus en plus haineux et excluants qui se font jour, relayés par les médias et amplifiés sur les réseaux sociaux. Au nom d’une idéologie funeste, on cherche à diviser notre société, à fracturer notre unité.
Le point commun entre ces deux phénomènes ? Une présentation biaisée de l’Histoire : après les « fake news », c’est une sorte de « fake histoire » qui est propagée, une réécriture mensongère du passé faite pour servir des ambitions personnelles.
Faut-il pour autant aborder la nouvelle année avec un esprit chagrin ? Assurément non ! Car 2022 est promet- teuse à bien des égards. Tout d’abord, l’épidémie de COVID semble véritablement en voie d’être maîtrisée et la perspective d’un retour à une vie normale se rapproche chaque jour. Ensuite, il y a les prochaines échéances électorales qui permettront à chacun d’exprimer son choix pour les années à venir. Gageons que notre village saura défendre majoritairement un modèle du « vivre ensemble » empreint de solidarité ! Enfin, et c’est une conséquence très concrète du recul de l’épidémie, nous allons pouvoir tenir une autre des promesses faites lors de la campagne municipale : l’organisation de conférences-débats. Comme annoncé, celles-ci porteront sur des sujets variés, souvent traités à la va-vite dans les médias ou présentés de façon caricaturale. Nous espérons qu’elles permettront de nous donner, à tous, des éléments solides et concrets pour alimenter notre réflexion personnelle. Nous espérons aussi qu’elles pourront favoriser une réflexion collective respectueuse.
Imposer son point de vue en niant la contribution de l’autre n’a jamais été porteur. Face à la peur du débat, nous proposons une vraie discussion, c’est-à-dire une discussion où l’on s’écoute réciproquement et où l’on peut faire valoir des points de vue différents. C’est, nous le croyons profondément, le meilleur moyen de faire avan- cer les choses.

Félix et Françoise Luschka, élus de « Montpeyroux pour tous »

Droit d’expression des élus #4 – « Écho » n° 148 – Novembre 2021

En cette fin d’année, les jours ont passablement raccourci et la rigueur de l’hiver s’installe, doucement mais sûrement. Les longues soirées sont désormais moins propices à l’action qu’à la réflexion et offrent l’occasion de faire le bilan de l’année écoulée avant le nouveau départ symbolique qu’est le jour de l’an.
C’est que la période des fêtes de fin d’année approche ! Des fêtes célébrées traditionnellement en famille ou avec les plus proches amis. Elles sont un moment de convivialité, certes, mais aussi un moment privilégié de solidarité au point que, chez d’aucuns, on dresse, le soir du réveillon, un couvert supplémentaire pour un éven- tuel étranger de passage. Bien au chaud, avec un bon repas à partager, on pense invariablement à celles et ceux qui n’ont pas cette chance. Parce qu’ils vivent seuls, parce qu’ils sont sans toit, parce qu’ils sont dans une pré- carité matérielle ou parce que, tout simplement, ils n’ont pas le cœur à se réjouir.
La pandémie a frappé, directement ou indirectement, bon nombre d’entre nous et nous a rappelé avec force que notre village n’est pas isolé de ce qui se passe à l’autre bout du monde. Il en est ainsi du malheur de celles et ceux qui sont contraints à se déraciner suite aux guerres, aux catastrophes en tout genre. Les actualités nous montrent régulièrement des images, souvent insoutenables, de ces hommes, femmes, enfants, ballotés au gré des enjeux politiques ou guerriers de leur pays. Un pays qu’ils se sont résignés à quitter pour sauver leur fa- mille, avant de se voir parqués dans des camps de fortune lesquels, outre leur violence, n’offrent pour seul hori- zon que le froid et la faim. Difficile de les oublier une fois le poste éteint !
Heureusement, il existe des moyens d’agir pour faire évoluer les situations de ceux, proches ou lointains, qui n’ont pas la chance d’appréhender l’arrivée des fêtes avec joie. Échanges, dons, partages, accueils… Certains de ces moyens existent déjà, d’autres, sont encore à inventer.
La solidarité durable : un bien beau défi pour 2022 !
Nous vous souhaitons de passer de joyeuses fêtes.


Félix et Françoise Luschka, élus de « Montpeyroux pour tous »
 [Site : https://montpeyroux-pour-tous.fr – Courriel : montpeyrouxpourtous@gmail.com]

Droit d’expression des élus #3 – « Écho » n° 147 – Août 2021

Plus d’un million et demi d’Euros. C’est ce qu’a coûté, pour l’instant, la nouvelle mairie-médiathèque. Une dépense considérable, quand bien même les nouveaux bâtiments ne sont pas intégralement à la charge des seuls Montpeyrousiens. Et si la commune ne paye directement qu’environ un million d’Euros, les subventions reçues demeurent, elles aussi, de l’argent public qui n’est pas « créé » pour l’occasion : d’une manière ou d’une autre, c’est bien aux contribuables qu’il reviendra de payer. Bien sûr, notre ancienne mairie ne pouvait être maintenue en l’état, notamment à cause des difficultés d’accès pour les personnes à mobilité réduite. Mais, comme nous l’ont exprimé des habitants, on aurait peut-être pu l’aménager. (À notre connaissance, aucune étude sur ce point n’a été publiée.) Si cela s’était avéré impossible, on aurait toujours pu faire le choix d’une mairie plus modeste et, surtout, à l’image de notre village ! Mais, voilà, c’est une toute autre mairie qui a été construite. Elle sera bientôt inaugurée, célébrée comme une somptueuse vitrine. Même si ses dimensions suggèrent qu’elle est conçue pour bien plus qu’un village. D’ailleurs, ne serait-ce que pour rembourser l’emprunt, il faudra bien augmenter, et de façon conséquente, les recettes municipales, donc les constructions. La très contestée « ZAC des Prés de la Dysse » apparaît, à cet égard, comme une première étape. Montpeyroux semble désormais inexorablement engagé dans une dynamique du « Grow or Die !» (en français : « Grandis ou meurs ! »), ce dogme de la croissance infinie que tant d’éléments nous invitent aujourd’hui à remettre en cause. Entre une croissance à un rythme effréné et l’immobilisme, il y aurait pourtant bien des voies alternatives à trouver. Et qui respecteraient la spécificité, l’esprit de notre village. Mais encore faudrait-il, pour cela, tenir compte de l’avis de la population et tirer les leçons de ce qui s’est produit dans les villes alentour. Avoir une véritable ambition pour Montpeyroux et ses habitants devrait se concrétiser dans une telle démarche, pas dans une réalisation architecturale.

Vos élus de “Montpeyroux Pour Tous”

Droit d’expression des élus #2 – « Écho » n° 146 – Mai 2021

Le Conseil Municipal, pour la plupart d’entre nous, est le lieu où sont débattus publiquement les principaux points ayant trait à la vie de la commune, où sont prises les décisions importantes. Et s’il est prévu que des élus de plusieurs listes puissent y siéger, on peut légitimement penser que c’est dans le double but d’enrichir les échanges et de pondérer les décisions. Bref, d’en faire un espace démocratique. On pourrait donc s’attendre à ce que, dans notre village, cela fonctionne ainsi. Or, hormis la communication, sommaire, de documents imposés par la loi et quelques réunions de commissions éparses, force est de constater que les informations permettant une véritable réflexion préalable au Conseil demeurent l’apanage exclusif des membres de la liste de M. Le Maire. Nous avions pourtant fait d’entrée, et en droite ligne de notre programme, une proposition forte de fonctionnement participatif de l’ensemble des élus aux prises de décisions. Nous avons même osé envoyer des courriels avec des propositions. On n’a pas même daigné y répondre. Alors, les décisions, prises au préalable, sont inéluctablement entérinées en Conseil par un rouleau compresseur qui fait fi des voix alternatives.M. le Maire, interpellé précisément sur cette question en Conseil Municipal, a dit que ce travail serait fait ensemble dès lors qu’il y aurait « une convergence ». Ce qui signifie, donc, qu’il faudrait épouser sa ligne pour être pris en compte en tant qu’élus ?!
Hormis ce que l’on pourrait appeler l’appel à une soumission pure et simple, c’est bien la question de la rétention ciblée d’informations qui se pose ici. Une pratique qui peut sembler archaïque en 2021 mais dont l’usage à des fins politiciennes est, hélas, encore bien répandu. Ne pas diffuser les informations à l’ensemble des élu.e.s mais en garder certaines pour sa propre liste est une façon de tenter d’asseoir son pouvoir. Et qu’importe si cela place les autres élu.e.s dans une situation indélicate lorsqu’ils découvrent, a posteriori et parfois dans les médias, des événements liés à la vie publique de la commune alors que leurs homologues de la liste majoritaire auront été informé.e.s, voire convié.e.s.
On objectera qu’il y a les médias, que les sites des mairies permettent de s’informer. Mais si ces canaux étaient vraiment suffisants, pourquoi la loi prévoit-elle que certaines informations, notamment celles liées aux votes en Conseil Municipal, soient adressées directement aux élu.e.s ?
Le législateur n’a pas créé de texte obligeant les maires à informer les élu.e.s différemment des autres habitants, sauf pour ce qui concerne les délibérations. Il a mis, sur ce point, les membres d’une liste majoritaire et les autres sur un pied d’égalité, choisissant de faire confiance aux maires et à leur respect de l’esprit des lois pour diffuser l’information sans faire prévaloir de logique partisane.
En somme, il a choisi de faire appel à leur fair-play.

Vos élus de “Montpeyroux Pour Tous”

Droit d’expression des élus #1 – « Écho » n° 145 – Février 2021

Voici le texte complet du droit d’expression des élus que nous n’avons pu faire paraître dans l’« Écho », faute de place.

C’est avec plaisir que nous inaugurons ce nouvel espace, désormais imposé par le législateur, pour l’expression des élus n’appartenant pas à la majorité ! Cela fera bientôt un an qu’un tiers des suffrages exprimés se sont portés sur la liste « Montpeyroux Pour Tous » et sur son programme. Il nous tient à cœur de les représenter au mieux au sein du conseil municipal, d’être une force de proposition constructive. Nous avons, ainsi, soutenu une majorité des points soumis au vote par M. Le Maire. Mais nous avons aussi fait part de notre désapprobation quand, tout simplement, nous n’étions pas d’accord avec ce qui était proposé. En effet, savoir ce qui est dans l’intérêt du village n’appartient pas qu’à un seul groupe. C’est dans la discussion, l’échange de points de vue, parfois opposés, que cela se détermine. Démocratiquement.

Forte de cet état d’esprit, l’équipe de « Montpeyroux Pour Tous », épaulée par de nombreux habitants, a lancé une enquête auprès de tou.te.s les Montpeyrousien.ne.s sur le projet de future Z.A.C. Nous voulions savoir ce que vous en pensiez. Les résultats, très clairs (!), ont montré une forte réticence des personnes interrogées et un réel manque d’information. Nous avons alors relayé ce besoin de réfléchir, posément, avant de se jeter, de façon quasi-irrémédiable, dans la création de la Z.A.C. Notre démarche, vos interrogations, n’ont manifestement pas su freiner le processus comme l’a montré le conseil municipal du 26 janvier.

Lors de ce conseil, l’initiative de création de la ZAC a donc été votée mais une autre décision importante a, elle aussi, été actée, et sans que cela ne soit mentionné de façon explicite lors du vote : le fait que « la réalisation de la future zone d’aménagement concerté sera exécutée par le biais d’une concession d’aménagement », ce qui signifie que l’on délègue l’aménagement à un opérateur privé.
Même s’il est assez courant de déléguer l’aménagement, ce point aurait mérité un débat approfondi parce qu’il ne représente pas la seule solution. On aurait, ainsi, pu choisir un aménagement dit « en régie », à savoir réalisé par la mairie. Le choix d’une telle solution aurait permis de baisser considérablement les prix d’achat dans la nouvelle ZAC, une mairie n’ayant pas à rechercher de profit, contrairement à un aménageur privé. Nous ne savons pas si cette solution était à privilégier ou non mais, vu les sommes en jeu, elle aurait au moins mérité qu’on en débatte.
Enfin, et pour conclure sur ce point, nous ne savons rien de la portée de cette concession : l’aménageur choisi réalisera-t-il le seul aménagement ou sera-t-il aussi en charge de l’achat et de la vente des terrains ? Ce sont là des questions tout sauf anodines et ayant de véritables répercussions sur la Z.A.C.
Nous ne prétendons pas détenir la solution et, avec les maigres éléments fournis, avec des documents transmis sans cesse présentés comme de simples «ébauches», de vagues projections, lorsque nous nous appuyons sur eux pour en discuter, nous ne pouvons pour l’instant en savoir davantage. Le fait que la commission de suivi ne soit composée que de membres de la liste majoritaire n’est, à ce titre, pas de nature à nous faciliter l’accès aux informations.
Nous demeurerons donc d’autant plus vigilants quant à l’information des montpeyrouisen.ne.s.

Vos élus de “Montpeyroux Pour Tous”

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