Droit d’expression des élus #2 – « Écho » n° 146 – Mai 2021

Le Conseil Municipal, pour la plupart d’entre nous, est le lieu où sont débattus publiquement les principaux points ayant trait à la vie de la commune, où sont prises les décisions importantes. Et s’il est prévu que des élus de plusieurs listes puissent y siéger, on peut légitimement penser que c’est dans le double but d’enrichir les échanges et de pondérer les décisions. Bref, d’en faire un espace démocratique. On pourrait donc s’attendre à ce que, dans notre village, cela fonctionne ainsi. Or, hormis la communication, sommaire, de documents imposés par la loi et quelques réunions de commissions éparses, force est de constater que les informations permettant une véritable réflexion préalable au Conseil demeurent l’apanage exclusif des membres de la liste de M. Le Maire. Nous avions pourtant fait d’entrée, et en droite ligne de notre programme, une proposition forte de fonctionnement participatif de l’ensemble des élus aux prises de décisions. Nous avons même osé envoyer des courriels avec des propositions. On n’a pas même daigné y répondre. Alors, les décisions, prises au préalable, sont inéluctablement entérinées en Conseil par un rouleau compresseur qui fait fi des voix alternatives.M. le Maire, interpellé précisément sur cette question en Conseil Municipal, a dit que ce travail serait fait ensemble dès lors qu’il y aurait « une convergence ». Ce qui signifie, donc, qu’il faudrait épouser sa ligne pour être pris en compte en tant qu’élus ?!
Hormis ce que l’on pourrait appeler l’appel à une soumission pure et simple, c’est bien la question de la rétention ciblée d’informations qui se pose ici. Une pratique qui peut sembler archaïque en 2021 mais dont l’usage à des fins politiciennes est, hélas, encore bien répandu. Ne pas diffuser les informations à l’ensemble des élu.e.s mais en garder certaines pour sa propre liste est une façon de tenter d’asseoir son pouvoir. Et qu’importe si cela place les autres élu.e.s dans une situation indélicate lorsqu’ils découvrent, a posteriori et parfois dans les médias, des événements liés à la vie publique de la commune alors que leurs homologues de la liste majoritaire auront été informé.e.s, voire convié.e.s.
On objectera qu’il y a les médias, que les sites des mairies permettent de s’informer. Mais si ces canaux étaient vraiment suffisants, pourquoi la loi prévoit-elle que certaines informations, notamment celles liées aux votes en Conseil Municipal, soient adressées directement aux élu.e.s ?
Le législateur n’a pas créé de texte obligeant les maires à informer les élu.e.s différemment des autres habitants, sauf pour ce qui concerne les délibérations. Il a mis, sur ce point, les membres d’une liste majoritaire et les autres sur un pied d’égalité, choisissant de faire confiance aux maires et à leur respect de l’esprit des lois pour diffuser l’information sans faire prévaloir de logique partisane.
En somme, il a choisi de faire appel à leur fair-play.

Vos élus de “Montpeyroux Pour Tous”