Droit d’expression des élus #6 – « Écho » n° 150 – Mai 2022


D

ans le dernier numéro de « L’Écho », nous nous demandions si notre continent allait de nouveau connaître la guerre. Malheureusement, nous savons désormais ce qu’il en est : une nouvelle folie ex- pansionniste, qui s’est développée à bas bruit et dans l’indifférence quasi-générale, vient d’ensanglan- ter une Ukraine si proche de nous ! Et la menace du recours à l’arme atomique a rappelé, à ceux qui pouvaient l’oublier, que nous sommes, tous, indissolublement liés, où que nous vivions. Aucun pays, aucune ville ne peut se voir comme une sorte de « village d’Astérix », entouré d’une clôture protégeant du reste du monde.
Depuis le 24 février, et en l’espace de quelques jours, des noms autrefois inconnus nous sont devenus familiers : On connaissait Kyiv mais bien moins Soumy, Louhansk, Donetsk, Kharkiv, Zaporijia… Sans compter Boutcha et Marioupol, en passe d’entrer dans les pages les plus tragiques des manuels d’Histoire.
Nous sommes, certes, touchés par ce qui arrive au peuple ukrainien mais cela a aussi des conséquences sur notre pays, notre région, notre village. La vague meurtrière et destructrice qui s’est abattue sur l’Ukraine prive le monde d’une part essentielle de ses ressources alimentaires. Ce qui va, et ce n’est un secret pour personne, provoquer une augmentation des prix de certains produits de base, parfois de façon considérable.
Or, on le sait, lorsque la crise, surtout alimentaire, frappe un pays, elle est l’occasion d’une visibilité accentuée des partisans du repli sur soi, de ceux qui ne trouvent comme seule solution à leurs problèmes que de rejeter la faute sur l’autre, le différent, l’étranger. Rappelons-nous, alors, que les conséquences seront, en France, bien moindres qu’ailleurs. Que la famine ne nous guette pas, ici à Montpeyroux, contrairement à bien des villages en Afrique ! Rappelons-nous aussi que, contrairement aux grandes communes, notre ruralité nous protège : on se connaît davantage ! On peut s’apprécier plus ou moins mais lorsque, comme on dit, on « entre dans le dur », les petits différents s’estompent et la solidarité s’exerce dans ce qu’elle a de plus essentiel.
Nous avons donc beaucoup de chance mais ce qui se passe en Ukraine nous montre qu’il n’est décidément plus possible, désormais, de nous satisfaire de notre confort et de détourner notre regard du reste du monde

Félix et Françoise Luschka, élus de « Montpeyroux pour tous »